Dans un monde où les réseaux sociaux redessinent les contours de la communication, les influenceurs s’imposent comme des acteurs clés pour les marques en quête de visibilité et de proximité avec leur audience. Mais comment s’intègrent-ils dans l’écosystème médiatique traditionnel ?
Camille Grenier, directrice conseil chez Ozco Paris, nous partage son éclairage. Entre complémentarité avec la presse et stratégie d’authenticité, elle dévoile les opportunités et les défis d’un marketing d’influence bien pensé.
Contrairement aux journalistes, qui cultivent une approche plus analytique et distanciée, les influenceurs instaurent une proximité unique grâce à des contenus engageants et personnalisés : “les influenceurs ont complètement redéfini la manière de communiquer, en créant un lien direct et interactif avec leur communauté« , explique Camille Grenier, “une force qui leur permet de capter des niches spécifiques avec une réactivité et une authenticité sans égale.”
Mais les influenceurs ont-ils pour autant remplacé les journalistes ? Comme le souligne Camille, « la presse et l’influence sont deux stratégies médiatiques complémentaires, aux objectifs différents. Alors que les journalistes apportent de l’information d’une façon neutre, les créateurs de contenus rémunérés, pour beaucoup d’entre eux, font, de la publicité. La démarche n’est donc pas la même entre un journaliste et un influenceur. Cependant, les influenceurs créent de l’émotion, du dialogue, et surtout, du contenu adapté aux codes des réseaux sociaux. C’est une grande force. Faire de la presse et de l’influence marketing permet aux marques d’élargir leur portée, en jouant sur plusieurs tableaux : la crédibilité journalistique d’un côté et l’authenticité alliée à la viralité des influenceurs de l’autre”.
Pour autant, la frontière entre journalisme et influence se fait de plus en plus floue, et des figures comme Hugo Clément ou Hugo Décrypte incarnent parfaitement cette évolution. Comme le souligne Camille Grenier : « Hugo Clément, à la base, c’est un journaliste, mais aujourd’hui, il est aussi influenceur parce qu’il utilise les réseaux sociaux pour amplifier son message et mobiliser sa communauté. De même pour Hugo Décrypte, qui est un exemple d’influenceur devenu un véritable média, combinant interaction et contenu pédagogique.” Ces figures hybrides illustrent la porosité croissante entre ces deux univers : le journaliste emprunte aux influenceurs leurs outils de diffusion, tandis que l’influenceur adopte parfois la rigueur et l’engagement du journalisme. C’est ce croisement des rôles qui enrichit le paysage médiatique, en offrant des formats plus interactifs et engageants.
Un paysage médiatique tellement bouleversé que Camille Grenier le compare à l’entrée fracassante de Free dans le marché des télécoms. « Les médias, qui détenaient un monopole sur la diffusion de l’information, ont été confrontés à un monde où chacun pouvait désormais s’exprimer, se faire entendre, être visible et partager des informations. » Cette démocratisation a redéfini les règles du jeu : les journalistes, habitués à une certaine exclusivité, ont dû s’adapter, notamment aux nouveaux formats numériques. « Aujourd’hui, un journaliste n’écrit plus de la même manière pour le digital que pour le papier, car il doit respecter des codes spécifiques au web. »
Pour conclure, Camille Grenier soutient qu’intégrer les influenceurs dans sa stratégie RP, c’est jouer la carte de la diversité médiatique. Une occasion de se rapprocher d’un public plus connecté, en misant sur un storytelling fédérateur emprunt d’authenticité.
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